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Shunt portosystémique chez le chien

Shunt portosystémique chez le chien

Qu’est ce que le shunt portosystémique?


Il existe deux types de systèmes sanguins veineux dans l’organisme : la « veine cave » drainant toutes les parties du corps et se jetant directement dans le cœur et la « veine porte » drainant uniquement le système digestif. Ce dernier passe par le foie qui agit un peu comme un filtre pour épurer le sang et ce n’est qu’après ce passage par le foie que la veine porte rejoint la veine cave avant de rentrer dans le cœur. Un SPS est la présence d’un vaisseau sanguin anormal qui relie ces deux veines avant que le foie ait pu faire son travail. Du sang non filtré arrive donc directement au cœur et repart alors dans tout l’organisme. Cette communication peut avoir lieu en avant du foie et le shunt est alors dit extrahépatique ou bien à l’intérieur du foie et le shunt est alors intrahépatique.
Généralement, on retrouve des shunts extrahépatiques plutôt chez les petites races (yorkshire, bichon,…) et les intrahépatiques chez les races plus grandes (schnauzer, labrador,…).


Signes cliniques


Les signes se manifestent généralement avant l’âge de 1 an et peuvent se diviser en quatre catégories :
  • Des effets sur la croissance : les animaux atteints d’un SPS sont plus petits que leurs frères de la même portée.
  • Des effets sur le système urinaire : la présence d’un SPS favorise l’apparition de cristaux d’urate dans la vessie (attention : les dalmatiens possède une mutation génétique qui les favorise à produire des cristaux d’urate sans la présence d’un SPS). Ces cristaux vont entraîner une inflammation de la vessie (cystite) avec tous les signes qui lui sont associés. Dans les cas les plus graves, les cristaux peuvent entrainer une obstruction urinaire.
  • Des effets neurologiques : dans la mesure où une partie du sang n’est plus filtrée par le foie, certains toxiques atteignent le cerveau et peuvent provoquer de la titubation, de l’apathie, tourner en rond voire pousser la tête contre les murs. Les toxiques dont on parle venant des produits de la digestion, c’est pour cette raison que ces signes peuvent être plus marqués après un repas.
  • Des effets sur le système digestif : bien que plus rarement, les animaux peuvent présenter des vomissements ou de la diarrhée.

Diagnostic et traitement


Le seul moyen de confirmer la présence d’un shunt est de le voir. Néanmoins, lorsque la clinique est évocatrice, deux prises de sang, avant et une heure après un repas, permettent de doser les acides biliaires qui lorsqu’ils sont augmentés renforcent fortement la présence d’un shunt (cet examen est appelé un repas d’épreuve). Une fois ce test effectué, il faut alors réaliser une échographie, un scanner ou une IRM pour visualiser le shunt et déterminer s’il est intra- ou extrahépatique.
Le traitement d’un SPS est chirurgical. En l’attente d’une chirurgie, l’animal est d’abord traité médicalement avec une alimentation spéciale pauvre en protéine (croquettes du vétérinaire ou ration ménagère à base d’haricots verts, riz et cottage cheese), un laxatif (du lactulose) et extrêmement rarement nécessaire des antibiotiques. Tous les animaux s’améliorent nettement avec ce traitement au point de se demander si la chirurgie est vraiment nécessaire. Cependant, le shunt étant toujours présent, le fois ne travaille pas et tend à se fibroser, on dit qu’en moyenne au bout de 3 ans le foie est complètement hors service et il n’y a alors plus rien à faire pour l’animal.
Une fois l’animal stabilisé avec son traitement médical, la chirurgie consiste à fermer ce vaisseau sanguin anormal. Le pronostic après la chirurgie est excellent avec un animal qui récupère une espérance de vie comparable à celle d’un chien normal. Certains animaux nécessitent encore une alimentation spéciale après la chirurgie mais la majorité d’entre eux ne nécessite aucun traitement. Le but de la chirurgie est de placer autour du shunt un anneau améroïde ou une bande de cellophane qui ont la particularité d’entraîner une fermeture progressive du vaisseau dans le temps.

 

Le principal risque durant la chirurgie est un déchirement de ce fin vaisseau et par conséquent une hémorragie. Après la chirurgie, les principales complications sont d’une part un afflux accru de sang vers le foie (hypertension portale) qui n’est pas prêt à le recevoir si subitement (c’est pour cette raison qu’on veut que le shunt s’obstrue progressivement) entrainant des douleurs abdominales  et d’autre part des crises de convulsions. C’est pendant les 3 premiers jours après la chirurgie que se manifeste ces complications et c’est pour cette raison que l’animal doit rester hospitalisé 3 jours après la chirurgie.
Le pronostic est meilleur pour les shunts extrahépatiques que pour les intrahépatiques d’où l’importance de savoir avant la chirurgie exactement où se situe le shunt.

Le shunt peut se manifester sous de nombreuses formes et être plus ou moins difficile à traiter. De plus les complications qui peuvent être graves sont souvent contrôlées si elles sont diagnostiquées à temps. C’est pour cette raison que ce type de chirurgie doit être réalisé par des vétérinaires spécialistes en chirurgie.

Docteur Sébastien Etchepareborde

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