La péritonite infectieuse féline (PIF)

La péritonite infectieuse féline (PIF) est une maladie déroutante et importante des chats causée par un biotype virulent du coronavirus félin. Ce syndrome clinique semble avoir fait son apparition dans les années 1950. Malgré le fait que la maladie est courante, les vétérinaires sont souvent confrontés à un dilemme diagnostique, car il n'existe pas de tests individuels qui sont fiables pour la diagnostic de la PIF et le tableau clinique est très variable.

Le virus de la PIF

Le coronavirus félin est différent des autres virus car la défense de l'organisme n'arrive pas à attaquer le virus et peut même aggraver la maladie! Aussi car les titres en anticorps ont une utilité limitée pour le diagnostic de la PIF.

Biologie du coronavirus félin

Le coronavirus félin existe sous deux biotypes: coronavirus entérique félin et péritonite infectieuse féline. Traditionnellement, on a pensé que les deux biotypes sont pratiquement identiques génétiquement, mais ont des effets différents selon les chats… Cependant il semblerait qu'ils ne soient pas autant similaires…

La recherche a montré que les virus entraînant une péritonite infectieuse féline surgissent au sein d'individu sain initialement. La majorité des chats n'attrape pas la FIP, mais deviennent touchés lorsque leurs virus de l'entérite féline mutent.

Présentation clinique de la péritonite infectieuse féline

La plupart des chats atteints de PIF sont jeunes, en particulier entre 3 mois et 2 ans. Les autres facteurs de risque incluent:

- plusieurs chats à la maison
- certaines races: Abyssin, Bengal, Birman, Himalaya, Ragdoll, Rex (ce qui peut varier selon les pays)
- maladies concomitantes, en particulier virus de la leucémie féline (FeLV)
- certaines causes de stress…

La PIF est observée sous deux formes cliniques

la forme effusive de la PIF (humide) et la forme non effusive (sèche)

Cependant, les deux formes ne s'excluent pas mutuellement et peuvent se produire chez le même chat (mais alors souvent en transition d'une forme vers l'autre).

La forme humide est traditionnellement la plus souvent observée, bien que la forme sans épanchement semble être un peu plus fréquente récemment. Les signes cliniques dépendent de la forme prédominante de la maladie et les systèmes d'organes touchés. Certains signes cliniques sont communs aux deux formes:

- Léthargie
- Anorexie (partielle ou totale)
- Perte de poids (souvent hors de proportion avec la diminution de l'appétit)
- Fièvre fluctuante non sensible aux antibiotiques

Les signes cliniques

Les signes cliniques manifestes peuvent être apparents pendant quelques jours à quelques mois, mais rétrospectivement, peuvent avoir été précédés d'une longue période de mauvaise santé. En général, la forme humide progresse plus rapidement que la forme sèche.

Les signes cliniques associés à la forme humide sont dus à des dommages au niveau des vaisseaux entraînant une fuite de protéines et de liquide dans les cavités corporelles. La caractéristique clinique la plus fréquente est l'ascite (épanchement abdominal: le ventre est gonflé par de l'eau). En règle générale, la distension abdominale est non douloureuse. Si du liquide se met autour des poumons, alors les premiers signes incluent dyspnée, tachypnée, respiration bouche ouverte…

Les signes cliniques associés à la forme sèche dépendent du système affecté et sont dus à des infiltrats localisés dans le parenchyme des organes. Les présentations cliniques les plus courantes impliquent les yeux ou le système nerveux central.

Diagnostic de la PIF chez le chat

Il n'existe pas de test unique ou d'indicateur fiable pour le diagnostic de la PIF. Le diagnostic doit être basé sur une prépondérance de plusieurs signes assez caractéristiques. Des tests sur les épanchements ont une plus grande fiabilité que des tests sur le sang ou le sérum. La forme humide de la PIF est donc plus facile à diagnostiquer, mais seulement environ 50% des chats qui présentent des épanchements auront une PIF.


Les autres tests de laboratoire qui peuvent être utilisés dans le diagnostic de la PIF comprennent des examens sanguins avec une numération formule (neutrophilie, lymphopénie et l'anémie des maladies chroniques) et un bilan biochimique (augmentation des protéines et des globulines, baisse de l'albumine, augmentation des enzymes hépatiques, etc.).

L'histopathologie des tissus reste l'examen de choix… mais est souvent réalisé trop tard…

Tous les titres d'anticorps du coronavirus sont non spécifiques et ne peuvent pas être utilisés seuls pour diagnostiquer la PIF. Les titres sériques fournissent souvent des informations déroutantes pour le clinicien. Les chats atteints de PIF ont tendance à avoir des titres plus élevés que les chats sans FIP, mais le chevauchement est considérable…

Traitement de la péritonite infectieuse féline

Aucun traitement efficace pour la PIF a été identifié à ce jour, bien que plusieurs aient été proposés et rejetés (Propionibacterium acnes, la cyclosporine, le lévamisole, la zidovudine / AZT, acyclovir, …). Certains antiviraux se sont révélés prometteurs in vitro, mais sont d'une utilité limitée.

Les soins palliatifs peuvent être appropriés pour certains patients, en particulier les chats avec de légers signes cliniques.