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Hyperthyroïdie chez le chat

Hyperthyroïdie chez le chat

L’hyperthyroïdie chez le chat, qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit d’un désordre hormonal fréquent chez le chat âgé.  Une quantité excessive d’hormones thyroïdiennes est produite dans la thyroïde, dans la grande majorité des cas par un nodule bénin, très rarement par une tumeur maligne (1 à 2% des cas).  Ces hormones circulant dans le sang accélèrent le métabolisme de l’organisme, leur excès a des conséquences directes ou indirectes sur de multiples organes, notamment le cœur, l’intestin, les muscles, le cerveau.

Quels sont les signes de la maladie ?

Le symptôme le plus fréquent et le plus remarquable est l’amaigrissement, associé à une augmentation de l’appétit.  Des vomissements et une diarrhée chronique peuvent également survenir.  Parfois, le chat présente des anomalies de comportement comme une agressivité inhabituelle.  Une respiration plus rapide et une prise de boisson augmentée sont aussi des signes possibles, souvent plus difficiles à repérer chez le chat.  Certains chats (environ 10% des cas) présenteront au contraire une apathie, une faiblesse musculaire et une diminution de l’appétit.

Quelles en sont les conséquences possibles ?

Cette accélération du métabolisme est néfaste à différents niveaux.  Les problèmes digestifs chroniques, en plus d’être inconfortables, vont finir par causer une déshydratation et un affaiblissement important de l’animal.  La pression artérielle augmente, pouvant conduire à des dommages rénaux, au décollement des rétines (donc à une cécité) et finalement à l’accident vasculaire cérébral.  Le cœur va progressivement s’hypertrophier et devenir moins efficace, jusqu’au stade de l’insuffisance cardiaque.

Comment la diagnostiquer ?

Si vous observez chez votre chat les symptômes décrits, consultez votre vétérinaire.  Il pourra noter lors de son examen clinique d’éventuels signes d’appel complémentaires, comme un goitre au niveau de la thyroïde, une accélération de la fréquence, un souffle ou un galop cardiaque.  Il vous proposera  de réaliser une prise de sang afin de doser la thyroxine circulante.  Suite aux résultats, il pourra alors vous suggérer si nécessaire un traitement adapté à la situation de votre chat.

Quel est le traitement idéal dans le cas d’un nodule bénin ?

Plusieurs traitements sont possibles qui ont leurs avantages et leurs inconvénients.  Le plus fréquemment proposé en Europe est le traitement médical à base de comprimés de thiamazole.  Il s’agit d’un médicament qui devra être donné à vie, une à deux fois par jour.  Par contre, il a l’avantage de pouvoir être arrêté en cas de problème (effets secondaires, déclaration d’une insuffisance rénale). 

Le traitement chirurgical consistant en l’ablation du tissu thyroïdien atteint, quand il est possible, offre une solution souvent définitive.  Il a par contre des complications potentielles supplémentaires, notamment l’hypothyroïdie si l’ablation est trop large ou l’hypoparathyroïdie (les parathyroïdes sont des petites glandes collées à chaque thyroïde dont une des deux doit au moins être préservée).  Il doit être précédé d’une scintigraphie, un examen accessible seulement dans certaines structures vétérinaires, afin de s’assurer de la localisation des zones atteintes et de la faisabilité de l’opération.  La non réversibilité de la procédure peut être gênante dans certains cas.

Un traitement à l’iode radioactif peut également être proposé : plus lourd, effectué uniquement dans certaines structures vétérinaires où le chat devra être isolé pendant plusieurs jours, il a l’avantage d’être comme la chirurgie souvent définitif.  Il a le même inconvénient de non réversibilité.  L’hypothyroïdie est par contre une conséquence très rare de ce traitement et l’hypoparathyroïdie une conséquence inexistante puisque l’iode radioactif cible les cellules thyroïdiennes proportionnellement à leur activité.

Très récemment, un aliment curatif (!) a été proposé en alternative au traitement médical.  Contenant des doses infimes d’iode, il permet une stabilisation de l’hyperthyroïdie si le chat s’en nourrit exclusivement.  Tout écart au régime le rend inefficace.  S’il est astreignant, ce traitement d’un nouveau genre pourrait convenir à des chats d’appartement, vivant seuls (l’aliment ne devrait pas être administré aux chats euthyroïdiens), réfractaires à l’administration du traitement médical.

Mon vétérinaire m’a annoncé que malheureusement, mon chat souffrait également d’insuffisance rénale, et que ceci allait compliquer le traitement de son hyperthyroïdie, pour quelle raison ?



L’hyperthyroïdie augmente artificiellement le débit de filtration glomérulaire, qui devient insuffisant chez les chats souffrant de problèmes rénaux chroniques.  Elle  « soigne » en quelque sorte une conséquence de l’insuffisance rénale.  Il arrive donc également que l’hyperthyroïdie masque un problème rénal, qui ne se révèlera qu’une fois le traitement mis en place.  Si ce traitement se faisait par comprimés, on pourra alors en revoir le dosage.  En revanche, la non réversibilité des traitements chirurgicaux et à l’iode radioactif peut dans ce cas se révéler problématique.  C’est pourquoi le traitement médical sera préféré en cas de doute, quitte à envisager un traitement définitif après contrôle de la fonction rénale sous thiamazole.

Est-il nécessaire de faire un suivi ?

Un suivi est indispensable dans tous les cas, mais sera le plus fastidieux au début du traitement médical : il faut ajuster la dose idéale de thiamazole, ce qui nécessite un contrôle toutes les trois semaines jusqu’à trouver la bonne posologie (qui peut être la dose de base).  Pour tous les traitements, un premier contrôle sera indispensable pour évaluer les résultats du traitement d’une part et contrôler l’absence d’effets secondaires d’autre part, notamment au niveau de la fonction rénale.  Ensuite, un suivi par une visite associée à une prise de sang tous les trois à six mois est recommandé.

Que puis-je espérer comme vie pour mon chat après ce diagnostic ?

Les études ont montré une espérance de vie moyenne supplémentaire de plusieurs années chez les chats traités.  On atteint dans une étude 4 ans pour les chats traités avec de l’iode radioactif.  Un résultat moins bon de 2 ans lors de traitement médical est peut-être dû à la mauvaise compliance dans l’administration du thiamazole, pas toujours facile chez nos félins domestiques…  Quel que soit le choix de traitement, et si l’insuffisance rénale ne vient pas perturber l’évolution du chat, son confort de vie se rétablira souvent complètement une fois le traitement mis en place, et votre animal pourra alors profiter au mieux des moments supplémentaires en votre compagnie qui lui seront ainsi offerts !

Docteur Natacha Lebrun

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