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Border Collie, un chien de travail

Border Collie, un chien de travail

Le Border Collie, un chien de travail

Les Border-Collies ont été « créés » par nécessité par les éleveurs de moutons d’Ecosse en premier.

Qu’est ce que ce terme CREER signifie ?

Lorsque l’on a des pâturages à perte de vue, des collines, peu d’herbe et que le seul animal capable de non seulement s’adapter mais par sa laine, sa viande, son lait de subvenir aux habitants locaux il faut trouver un « ouvrier » capable d’aller chercher ces animaux, de les rassembler pour les déplacer, les tondre ou les amener à la boucherie. 

Un travail minutieux et de longue haleine a permis de créer cette race de travailleur précis, acharné, méticuleux et docile qu’est le Border Collie.

A la demande du berger, le chien va devoir aller chercher tous les moutons éparpillés sur de vastes étendues, il va devoir les ramener à un endroit précis et ce sans brusquer ou stressé les brebis avec agneaux ou les laitières.

Le chien est avant tout un prédateur et le mouton un animal de fuite.


Durant son travail, le Border va être confronté à toutes sortes de contraintes, des brebis ou des béliers récalcitrants, des mères protégeant leurs petits, des ruisseaux, des voitures etc. etc.

A mon avis, l’intelligence du Border Collie vient du fait que chaque sortie, chaque travail est différent et il doit s’adapter vite et juste.

Dans nos régions, à part l’utilisation par des agriculteurs ou bergers pour le parcage des animaux, les amener dans les salles des traites ou dans des parcs pour la tonte ou les soins, la transhumance reste l’activité la plus belle puisqu'elle représente certainement la première activité de nos ancêtres et un des plus vieux métier du monde.     

Déplacer 500 moutons avec toutes les contraintes modernes actuelles, diminution des espaces verts, cultures, routes, circulation, citadins …sans l’aide des chiens deviendrait pratiquement impossible.

Quelle belle satisfaction lorsque le soir tous les animaux sont réunis, que le froid piquant rougit nos joues et que les borders se vautrent sur les peaux de moutons qui font office de lit.



Un chien exceptionnel…

J’ai travaillé avec plusieurs chiens de différentes races pour des applications bien particulières et avec chacun d’eux je ne me souviens que d’avoir eu de bons moments et je garde avec tous des souvenirs inoubliables, mais avec le Border Collie il y a quelque chose de plus.


Est-ce le regard?                                                                         la finesse?



leur gentillesse?                                                                                leur envie de bien faire?

Avertissement

Je tiens à être clair. Le Border-collie est et doit rester un CHIEN DE TRAVAIL.
En aucun cas il ne doit être acheté ou adopté comme chien de famille avec lequel on joue à la ba-balle quand on a le temps, que l’on balade 2 fois par jour et qui va au chenil lorsque l’on part en vacance.
Actuellement les refuges et les SPA regorgent de border collies car on ne tient pas compte du passé du chien et de ses gènes.
Une personne qui habite en ville n’a pas besoin d’une tronçonneuse, la réponse est la même.
Je pourrais vous citer des dizaines d’exemples de Border qui mordent,  fuguent, aboient jusqu’à en trouver des épileptiques, je ne parle pas des obèses !

J’avais un briard avec lequel je faisais énormément de choses, (sanitaire, avalanche, garde… ) comme c’est à la base un chien de berger je m’étais inscrit à un cours de chien de berger. Il avait l’avantage d’obéir à la perfection mais au vu des borders et de leur technique j’ai immédiatement flashé pour cette race et lorsque je me suis approché d’un éleveur, il m’a dit  "on te le vend pour autant que tu achètes des moutons".
Malgré les contraintes j’ai toujours trouvé que ce devrait être la seule exigence lorsque l’on se dit éleveur consciencieux et que l’on veut préserver la race.

Éducation du Border Collie

Il ne faut pas oublier que l’on devra garder environ 15 ans notre ami, qu’il ne nous a pas choisi, au contraire, alors c’est à nous de faire tout ce qui est important et nécessaire pour que ces 15 ans se déroulent dans la plus parfaite harmonie.
Encore une fois à mon avis ce qui va rester tout au long de notre vie commune ce sont les bons rapports alors tout de suite il faut les créer. Pour ma part avec un chiot de quelques semaines je joue avec, je danse, je lui cache des croquettes sous le tapis ou dans des couvertures (j’ai des dizaines de jeux) je l’emmène en voiture, au restaurant, je le mets dans un sac à dos, je vais nager au lac, j’ai construit des petites balançoires, tunnels, etc. etc.

Comme les borders sont systématiquement des bombes, j’essaye de le calmer en l’initiant au Pistes.
En parallèle je l’initie par le jeu à l’obéissance, la marche au pied, l’assis, le terre, le roulé, le mort, le recule, le « fait le beau »  il ne faut pas avoir peur d’innover et se passionner pour ces petits jeux.

Avec l’avantage d’avoir des moutons, vers l’âge de 4 mois je le lâche dans le parc et j’observe. C’est extraordinaire de s’imaginer tout ce qui se passe dans une si petite tête en quelques secondes.
Le chiot se rend compte que c’est pour lui, ce sont ses  jouets alors il s’oublie totalement. Il essaye de les poursuivre mais comme il ne court pas assez vite, alors il essaye de les cerner. Pour s’amuser j’aide les moutons à bouger et à exciter notre bombe.

A ce petit jeu il ne faut pas trop insister, quelques minutes et une fois par semaine.
Très rapidement le VIRUS est donné.

Chaque chiot a une attitude différente et avec l’expérience il est déjà possible de le cataloguer et de profiler son éducation.

Bien que je risque de choquer les protecteurs des animaux, mais de voir votre 7-8 kg se coucher, exténué par sa course et la gueule pleine de poils,  ses yeux  expriment alors une joie indescriptible !!! 
 
La suite logique, soit vers 7 – 8 mois, lorsque le chiot est devenu plus rapide, j’installe un filet (50 m de long)  en cercle, je pousse les moutons à l’intérieur et je « fais tourner » mon chiot. Son instinct, déjà bien développé va le positionner systématiquement à mon opposé. A chaque fois que je vais me déplacer soit sur la gauche soit sur la droite, sans ordre, le chiot va faire de même.
Cette technique avec le filet permet au berger, dans un premier temps de ne pas prendre de risque de fuite des moutons, de s’assurer que le chiot est en permanence positionné juste et enfin on commence avec les ordres « Gauche » « Droite » et STOP ».



La suite n’est que répétitions. Une fois que le STOP est assimilé on travaille sans filet. Le chiot a alors 10 mois environ et est capable de courir vite.

Les premières sorties sans filet sont très enrichissantes, non seulement pour le berger qui voit son élève s’affirmer mais surtout pour le chien qui enfin peut « travailler », c’est à dire ramener les moutons lorsqu’ils s’enfuient et les approcher de près.


Ces premiers pas doivent se faire avec un berger bien aguerri, il faut en effet anticiper non seulement le mouvement des brebis, mais les déplacements du chien.
Il ne faut commettre aucune erreur à ce stade de la formation car les mauvaises habitudes sont vite prises et très difficiles à éliminer.
Le chiot ne doit pas « rentrer » dans les moutons, il ne doit pas non plus les pourchasser ou les mordre, son travail est de les contourner, les rassembler et les ramener, c’est la raison pour laquelle le berger doit énormément travailler et l’aider au maximum.



La plus grande difficulté est de rattraper le chiot, son envie d’y aller et encore et encore lui font tout oublier. Alors encore une fois il faut une bonne dose d’expérience pour terminer une séance d’entraînement.

Ces séances vont se faire régulièrement et progressivement, on va constater des améliorations  mais en aucun cas il ne faudra brûler les étapes.

En parallèle on reprend régulièrement l’exercice au cercle afin de lui inculquer les ordres de direction, soit le « Gauche » le « Droite » et on insistera encore et toujours sur le « STOP ».

Tout dépends les dons du chiens après quelques mois soit à l’âge de 12-14 mois, le chien doit pouvoir aller chercher les moutons dans un pâturage, les ramener,  les contourner sur ordre et revenir au berger, il faudra veiller à ce que le chien travaille bien dans les deux sens.

Le pas suivant est l’ordre de « POUSSER » les moutons, c’est contraire à son instinct, mais c’est un travail nécessaire et important. Pour ce faire on introduit les animaux dans un couloir formé de deux filets, on prend le chien vers soit et en l’accompagnant on lui donne l’ordre « POUSSE », on veille à ce qu’il ne déborde pas et qu’il n’avance pas trop vite. Au fur et à mesure de l’évolution on le laisse toujours plus devant soi et on finit par s’arrêter. Le chien comprend assez vite ce travail. Le pas suivant on se met à l’extérieur du filet sur le côté et on refait l’exercice.
Au final on va pouvoir rester à l’extérieur, envoyer son chien dans le filet, pousser les animaux, revenir sur ordre et faire la même chose dans l’autre sens.

Je profite aussi de l’installation des filets en long pour lui apprendre le « RECULE ». Lorsqu’il arrive pratiquement au bout des 100m de couloirs je me mets devant lui et je lui dis « RECULE » et avec les bras je le repousse. Idem que pour les autres ordres, au début je l’accompagne sur tout le retour, puis je m’arrête quelques pas et j’oblige à obéir, ainsi de suite jusqu’à la maîtrise de l’ordre.
  
On est déjà a 16 mois lorsque le chien peut, non pas à 100%, réaliser tout ce qui a été défini plus haut et il est temps de voir si nos efforts ont été assimilés, si notre méthode est la bonne et si les résultats s’en ressentent.




Article rédigé par Jean-Claude Sigrist

http://www.border-collies-bejune.ch/                

                                   

Jean-Claude SIGRIST

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